Discours prononcé par Denis PONCELIN, Président du Comité SMLH VERCORS :
Je voudrais d’abord remercier la famille de Jean FAURE pour nous avoir permis l’organisation de cette cérémonie à laquelle nous étions très attachés. Jean a été promu dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur le 30 décembre 2011 et reçu dans l’ordre lors d’une très belle cérémonie à Villard-de-Lans en 2012. Ayant avec Jean des affinités sportives, nous avions coutume de nous retrouver soit à Villard, soit à Autrans et c’est ainsi que très rapidement, il a souhaité rejoindre le Comité Vercors de la Société des Membres de la Légion d’Honneur dont il est devenu lors de la première réunion du Bureau le Vice-président.
L’entraide est la mission fondamentale et originelle de la SMLH et consistait dès sa création en 1921 au soutien de ses membres les plus démunis. Aujourd’hui, la SMLH a élargi le spectre de son action au-delà du seul périmètre de ses membres à travers la mission de solidarité qui consiste en une aide diversifiée à apporter à des personnes non-membres, tous âges confondus et vivants des moments difficiles.
La solidarité et l’entraide sont inhérentes à l’engagement du citoyen décoré de la Légion d’Honneur et s’expriment avant tout sur le terrain local. Et c’est sur ce terrain que Jean a montré disponibilité et bienveillance à l’égard de nos membres isolés par la maladie ou la solitude, leur rendant visite autant qu’ils le souhaitaient. A cet égard, Pierre ROUSSET, Maire Honoraire de La Sône, m’a demandé d’exprimer ici son admiration et son respect pour le soutien que Jean a pu lui apporter, déjà lorsqu’il était Sénateur, mais aussi récemment, Pierre ROUSSET étant, de manière régulière et actuellement hospitalisé à Paris.

Jean a conduit une carrière professionnelle et politique extraordinaire qui force à toutes et tous l’admiration. Il en était très fier.
Il était aussi très fier du temps qu’il avait passé à écrire son dernier livre « Le renard du Vercors », des hauts plateaux à la jungle politique, livre dans lequel il déroulait toute sa vie, du petit paysan au mode de vie âpre, au salon doré du Sénat où je l’ai retrouvé quelques fois.

« A défaut d’études supérieures écrivait-il, je me suis inspiré de ce que je connaissais le mieux : un long apprentissage de la nature, de la montagne, de leurs gardiens que sont les paysans, les bûcherons, les moniteurs de ski, les guides… » C ‘est bien cette passion de la nature et de la montagne qui nous rapprochait particulièrement, les membres du Bureau du Comité Vercors, Gilles CHABERT, Président honoraire du SNMSF et moi-même ancien Directeur de l’Ecole Nationale de Ski et d’Alpinisme et Président du Club Alpin Grenoble Isère. Lors d’un de nos entretiens, Jean m’avait confié qu’il était sorti major de sa promotion de moniteur de ski à l’ENSA, en décembre 1964 et que le Directeur de l’époque, Jean FRANCO, lui avait proposé d’y venir enseigner comme professeur.
Il en était très honoré, mais avait décliné l’offre, aspiré par la vie syndicale et politique. Mais cette passion du sport l’avait entraîné comme un tourbillon dans des moments chargés d’émotion et de prestige, de la Foulée Blanche aux Jeux Olympiques. Rien ne pouvait être aussi exaltant.
Jean, c’était aussi les voyages, qui précisait-il, « l’ont conduit sur tous les continents, au prix parfois de risques déraisonnables ». Ces voyages qui avaient fait de lui un homme d’une grande ouverture d’esprit, curieux de tout, avide de bien comprendre, porteur des valeurs nobles qui font le prestige de la France à l’international étaient d’une grande inspiration.
Nous verrons tout à l’heure à l’AFRAT dans le film que lui a consacré TELEGRENOBLE quelle était l’ampleur de ses voyages et les multiples actions de développement et de soutien qu’il conduisait en faveur des pays où il se rendait.

La notoriété de Jean dépassait largement les falaises du Vercors. Il a, tant à l’étranger qu’à Paris, symbolisé les valeurs portées par les gens de la montagne –l’esprit d’entraide, de respect et de solidarité- ces valeurs qui somme toute rejoignent toutes celles de la SMLH.
Cher Jean, admiratif de ton parcours, nous aurons été, sur le Vercors marqués durablement par l’exemplarité de ta vie. Et au-delà de notre
Massif alpin, tu auras, en très grand homme que tu étais, participé au développement de la France, à son rayonnement et à sa défense.
Je vous remercie de votre attention.