3800 - ISÈRE

Le parvis de la gare de Grenoble "Madeleine Pauliac - Escadron bleu" a été inauguré, sur décision du conseil municipal, le mercredi 28 juin 2023, pour honorer la mémoire de femmes, médecin et infirmières héroïques, de la deuxième guerre mondiale. Plusieurs membres de la SMLH étaient présents dans l’assistance, et aussi des associations d’anciens résistants et anciens combattants. Le maire de Grenoble, Eric Piolle, accompagné de Monsieur Philippe Maynial, neveu de Madeleine Pauliac, Simone Kunegel et Hugues Watin-Augouard, descendants des infirmières de l’Escadron bleu, ont dévoilé la plaque et fait des interventions poignantes sur ces femmes et leur épopée historique. Un magnifique bouquet de fleur a été déposé par les familles de l’Escadron bleu, puis une gerbe par Denis Beautemps, président de la Croix Rouge. Jeannie Longo, commandeure de la Légion d’honneur et Dominique Vidal, président de la section Isère de la SMLH, ont déposé une gerbe de fleurs en leur honneur et enfin Eric Piolle et ses adjoints. La Légion d’honneur de l’Isère se devait d’être présente pour témoigner la reconnaissance de la patrie, avec son drapeau porté par Jacques Mulard, médaillé militaire.

                                                                                     Madeleine Pauliac (1912-1946)

résistante, médecin lieutenant de la 1ère Armée, chevalière de la Légion d’honneur.

 

Madeleine Pauliac est née à Villeneuve-sur-Lot le 16 septembre 1912. Elle n’a pas quatre ans quand son père aspirant au 88ème d’infanterie est tué à Verdun en mars 1916. Madeleine a 27 ans lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. C'est une jeune femme brillante et déterminée qui a passé sa thèse de médecine et exerce à l'hôpital des enfants malades, à Paris. Engagée dans la résistance, en charge du ravitaillement des maquis, elle participe en 1944 à la libération de Paris. Elle rejoint le service de santé de la 2ème DB pour la campagne d'Alsace et des Vosges puis passe dans 1ère Armée où elle est nommée médecin-lieutenant des Forces Françaises de l'Intérieur ; à la demande du Général de Gaulle, elle participe, huit mois durant dans une Pologne ravagée et dangereuse, au sauvetage des Français blessés retenus sur le territoire envahi par l'armée soviétique. A la tête de onze jeunes infirmières de la Croix Rouge, qu'on appelle l'Escadron Bleu, elle sillonne toute la Pologne, et parfois l'Union Soviétique, effectuant plus de 200 missions de sauvetage, allant chercher ces prisonniers presque un par un dans les villages les plus reculés, les camps de concentration de Dachau et de Majdanek. Madeleine Pauliac est morte en Pologne dans un accident de la route, le 13 février 1946, dans des circonstances troubles. Elle fut nommée à titre posthume chevalier de l'ordre national de la Légion d'Honneur avec attribution de la Croix de guerre 1939-1945 avec palme « Morte pour la France ». La Croix Rouge Polonaise lui décerna sa plus haute distinction, la Croix d'Or, pour son implication, notamment, auprès des enfants.