3800 - ISÈRE

Ses obsèques se sont déroulées le 7 mars au funérarium de La Tronche suite à son décès survenu le 29 février 2024 à l’âge de 86 ans.

Son parcours de vie mérite des éloges à plus d’un titre. Ce fut un héros comme il y en a peu. Jugez-en :

A Mâcon où il est né, il finit des études de mécanique. Il a 20 ans et part comme appelé effectuer son service militaire. Il est volontaire pour servir dans les parachutistes et est affecté en Algérie dans un commando parachutiste de l’air qui fait partie de la 10° division parachutiste. Ces Commandos sont en première ligne. Les conditions sont éprouvantes : la neige, le froid, les marches forcées de nuit dans des terrains hostiles, les accrochages nombreux avec les combattants du FLN où il voit tomber à ses côtés plusieurs de ses camarades. Mais le caporal Jean-Jacques résiste, son moral et son physique lui permettent de devenir un combattant aguerri.

Hélas le 10 juin 1960, 10 jours avant sa libération tout bascule. Son commando est pris dans une embuscade. Sous un feu nourri il reçoit une balle dans un pied et une seconde dans l’autre jambe. En rampant, il réussit à rejoindre ses camarades qui subissent toujours le feu ennemi. Il est alors atteint par 2 nouvelles balles : une à l’épaule et l’autre dans un poumon. Des éclats d’obus l’atteignent à la tête.

Les fellagas sont vainqueurs. L’un d’eux lui donne le coup de grâce : une balle dans la tête. Il est laissé pour mort sur le terrain. Des renforts parviennent enfin à dégager les survivants. Jean-Jacques est évacué en hélicoptère vers un hôpital. Il est rapatrié en France. Surviennent alors plusieurs années de convalescence et de rééducation mais la vie reprend le dessus petit à petit.

Jean-Jacques en juillet 1961 épouse Paulette avec qui il était fiancé avant de partir à l’armée. Elle constituera tout au long de sa vie un appui solide avec qui il fonde une famille : 2 enfants naissent et par suite 4 petits-enfants.

Malgré ses graves séquelles, il parvient à reprendre des études d’électronique et va faire une longue carrière chez Thomson Saint-Egrève.

Cet homme, véritable miraculé de la vie, va pouvoir se consacrer à ses passions. Celle qui domine est toujours liée à l’air : il obtient son brevet de pilote, construit plusieurs petits avions et part voler au dessus des chaines montagneuses de la région.

Parallèlement il s’implique dans diverses associations patriotiques. Pendant plus de quatre décennies. Il est porte-drapeau de la section des médaillés militaires de Voreppe où il réside.

Il est titulaire de nombreuses décorations dont les principales sont :la médaille militaire obtenue à 22 ans, la croix de la valeur militaire avec palme, et la légion d’honneur au titre des DPLV.

Le comité de Grenoble de la section de l’Isère de la SMLH dont il faisait partie s’incline avec respect devant cet homme altruiste et désintéressé, d’un abord civil charmant qui a su poursuivre sa vie sans jamais évoquer le handicap dû à son action héroïque au combat.